Contactez-moi sur WhatsApp
Logo WhatsApp

Écrire pour aller mieux

Découvrez comment l'écriture peut être source de réconfort et de mieux-être. Biographie ou journal intime, explorez ses bienfaits thérapeutiques pour surmonter les épreuves et partager votre vécu.

De la simple prise de notes à l’autobiographie en passant par le journal intime, les nouvelles, et le roman, les formes d’écriture sont diverses et leurs bienfaits le sont tout autant. Dans cet article, je vais laisser de côté l’imagination et le genre romanesque pour m’attarder sur le vrai, le vécu.

Lorsque j’ai commencé à parler de ma reconversion en tant que biographe, la majorité des projets pour lesquels on m’a sollicitée relevaient d’un besoin de se livrer, de se libérer d’un poids, ou encore de partager un combat (maladie, handicap, traumatisme). Convaincue des bienfaits insoupçonnés de l’écriture et pour y avoir eu recours à diverses reprises, je ne pouvais que comprendre la démarche de mes narrateurs.

Quand la vie nous met à l'épreuve

La vie nous réserve son lot de surprises : des bonnes et des plus douloureuses. Chacun de nous a sa manière d’appréhender les évènements et de faire face à l’imprévu quand il vient frapper à la porte. Nous pouvons être tentés de cacher dans un coin de la tête les souvenirs et pensées délétères, d’enfouir une colère ou un traumatisme. Mais c’est au risque de devoir vivre avec en permanence, ou de les voir un jour ressurgir, exploser. Les vraies difficultés arrivent lorsque nous nous laissons envahir par ces pensées négatives, qu'elles nous dépassent et nous empêchent d’être nous-mêmes. C’est là qu’il peut être judicieux de recourir à l’écriture.

Écrire pour aller mieux

Les raisons qui peuvent nous pousser à prendre la plume sont très variées. Quelles qu’elles soient, dans bien des cas, l’écriture peut être une vraie source de réconfort et de mieux-être.

Une pause dans le temps

Écrire, c’est d’abord prendre un temps pour soi, s’accorder une pause dans un quotidien souvent rempli de tâches, de rendez-vous et autres obligations, où on a la sensation de vivre en accéléré. Le travail de remémoration nous invite à replonger dans nos souvenirs, à nous concentrer un instant sur nos pensées et les sentiments qui en découlent, et à trouver les bons mots pour les exprimer.

S’alléger d’un poids

  Les pensées et mots qui ne cessaient de tourbillonner à l’intérieur sont ainsi évacués. Pouvoir déverser ces souvenirs et livrer cette part de nous-mêmes sans être interrompus, ni jugés, ni remis en question procure à lui seul un effet libérateur.

« Ce livre, je l’ai débuté le lendemain de la lettre, le soir même peut-être. […] je me mets à mon ordinateur pour y expulser tous ces mots qui habitent dans ma tête. Comme des voisins du dessus qui écoutent la musique trop fort. C’est pour les faire taire que je les tape sur mon clavier, pour qu’ils cessent de se battre et me laissent dormir. »

Antoine Leiris, « Vous n’aurez pas ma haine », extrait.

Porter un autre regard sur son vécu, son existence

Repenser à un moment douloureux, l’écrire, parfois le relire, aide à prendre du recul sur les évènements. Cette distanciation qui s’opère s’avère nécessaire pour analyser de manière plus objective des situations vécues, permettant de mieux les comprendre, voire d’accepter plus aisément le cours de choses. Plutôt que de tout garder en soi, nous faisons le tri, nous rangeons tout sur quelques pages, et ouvrons un nouveau chapitre.

Écrire pour soi, écrire pour les autres

Certains écrivent dans le but d’informer, de partager, de sensibiliser. Forts de nos épreuves, nos combats, notre vécu, nous sommes à même de raconter nos expériences. Diffusé à plus large échelle, notre récit ou témoignage peut apporter une aide à des lecteurs connaissant des parcours similaires. D’autres choisissent de garder pour eux leurs écrits, et cela n’est pas un échec en soi : réussir à mettre des mots sur les difficultés peut suffire à la personne. L’écriture seule fait son œuvre.

Une démarche courageuse

Entreprendre cette démarche demande une forme de courage. Raconter implique de se replonger dans ces moments douloureux et de les revivre, de remuer tout ce qui justement fait mal. Ce peut donc être vécu comme un véritable tourbillon émotionnel, mais dont la finalité peut être ô combien salvatrice.

Écrire quoi ?

Écrire pour se libérer d’un traumatisme, se décharger d’une colère
Dire sa vérité, être lu quand on n’a pu être entendu

Quel que soit le traumatisme subi (choc, annonce, accident, agression…), il a bouleversé une vie, laissant place à un malaise, des angoisses, de véritables blocages ou pensées obsédantes qui empoisonnent le quotidien. Il s’agira ici de s’accorder le temps pour écrire sa vérité, s’alléger de ce poids et reprendre le contrôle. Au fur et à mesure que les mots sont déversés, l’intensité des ressentis négatifs s'atténue.

« Je suis retombé sur l’article de journal qui parlait de notre accident de voiture et dans lequel nous avions failli perdre la vie. Tout y était relaté de manière très factuelle, très froide. J’ai éprouvé le besoin à ce moment-là d’écrire pour raconter les choses à ma façon. Revoir le film défiler de A à Z, mettre des mots sur mes émotions et mes peurs, cela m’a permis de prendre du recul sur cet évènement qui m’avait marqué plus que je ne le pensais. »   A. F.

 

« Vers l’âge de 13 ans, j’avais subi des attouchements de la part d’un camarade de classe. J’avais mis de côté ce souvenir avant que tout ne ressurgisse dix ans plus tard : j’ai alors été suivie par une psychologue. Un jour, celle-ci m’a demandé une chose qui m’avait alors paru étrange : écrire une lettre à ses parents qui ne m’avaient jamais crue. Alors sur une dizaine de pages j’ai tout raconté et j’ai exprimé ma colère, ma déception. Par les mots, je me positionnais enfin en victime et non plus comme une affabulatrice, je ne me sentais plus mal, ni incomprise ni honteuse. Je n’ai jamais ressenti le besoin de leur envoyer cette lettre. J’ai pu mettre de côté cette histoire, me permettre de l’oublier, car la vérité était écrite quelque part. »   J. F

Écrire la maladie

Écrire la maladie c’est raconter aux autres tout ce qu’ils ne peuvent imaginer, ce qu’ils ne peuvent mesurer : notre réalité, un parcours parfois semé d’embûches vers la guérison, nos ressentis. C’est dire que cette douleur ou cette maladie existent. Ainsi, nous nous sentons moins « seuls » et davantage compris.

« Je vis avec une maladie invisible depuis l’enfance. Je fais tout pour vivre normalement et je suis de celles qui voient toujours le positif. Mais je me sens souvent incomprise par mon entourage. Un soir, j’ai ressenti un besoin immense de partager cela à ceux qui me côtoyaient, à ceux qui savaient et ceux qui ne savaient pas. J’ai écrit un très long texte dans lequel j’ai tout évacué. Un soulagement, d’autant plus qu’il a été très bien accueilli et a permis de briser le tabou. Nous pouvions en parler plus librement ». P.M

S’engager dans une démarche d’écriture peut aussi amener le malade à redonner du sens à son quotidien, se trouver de nouveaux objectifs. Aussi, il n’est pas rare de voir des gens se mettre à écrire après l’annonce d’un diagnostic. Libre au malade de se livrer comme il le souhaite. C’est sur le ton de l’humour que Caroline Le Flour a choisi de raconter son cancer dans un livre désopilant, livre qui deviendra même un one-woman-show : « La chauve souriT ». Le début du résumé de son spectacle « Mon cancer va vous faire mourir… de rire ! » annonce la couleur.

Écrire avant de partir

Plusieurs raisons amènent à écrire ses mémoires quand on se sait proche du départ. Laisser une trace de nous à notre entourage, coucher sur le papier ce qu’on n’a pu dire avant permet de quitter ce monde plus léger.

S’engager dans un tel projet d’écriture, c’est aussi pouvoir se fixer un nouvel objectif et ainsi se réancrer au cœur du réel. Le fait de replonger dans le passé et dans nos moments heureux redonne un peu de vie dans un quotidien devenu difficile. C’est également l’occasion de rappeler aux proches, par le biais de ces quelques souvenirs racontés, combien la vie est précieuse.

La biographie hospitalière offre la possibilité à une personne très gravement malade et/ou en fin de vie de raconter l'histoire de sa vie à un biographe hospitalier professionnel. Un mieux-être a été constaté chez la grande majorité de patients en ayant bénéficié, tant et si bien que dans certaines structures, elle fait partie intégrante des soins.

Écrire comment ?

Sous quelle forme ?

  • une biographie complète qui retracera notre parcours ;
  • un témoignage de ce que nous vivons ou avons vécu, des souvenirs particuliers, par des récits plus courts ;
  • une biographie romancée : voir ce personnage principal pris dans ses tourments (qui ont été les nôtres) permet de se détacher des évènements vécus, libre à nous de lui inventer une fin heureuse, de faire des digressions, tout est possible.
  • vos pensées, idées du moment : carnets, cahier, papier, ordinateur, peu importe l’outil utilisé. Le but restera d’écrire de la manière la plus spontanée, librement et sans se soucier du qu’en-dira-t-on.

Faire appel à un biographe

Le biographe peut vous accompagner dans votre démarche en vous aidant à trouver les bons mots pour dire votre réalité. Outre le fait de vous libérer par ce projet d’écriture, vous êtes écouté en toute bienveillance, empathie et surtout sans jugement.

La puissance thérapeutique de l’écriture

La portée thérapeutique de l’écriture a été prouvée scientifiquement avec les travaux de Pennebaker. Forme d’art-thérapie, la thérapie par l’écriture rassemble divers praticiens depuis plusieurs années, et certains établissements de santé organisent des ateliers d’écriture. On parle ici de thérapie par l’écriture ou de thérapie expressive. 

J’aime cette idée que la biographie, comme l’écriture en général, puisse avoir une portée thérapeutique. Cependant, il convient de rappeler qu’elle ne remplace pas l’accompagnement par un professionnel (psychologue, hypnotiseur, autre…) parfois nécessaire dans les situations les plus difficiles. Mais dans ce cas, elle peut constituer un excellent outil complémentaire.

« L’écriture comble le gouffre de la perte, mais il ne suffit pas d’écrire pour retrouver le bonheur. En écrivant, en raturant, en gribouillant des flèches dans tous les sens, l’écrivain raccommode son moi déchiré. Les mots écrits métamorphosent la souffrance. »

Boris Cyrulnik

Et vous, avez-vous eu recours à une quelconque forme d’écriture pour aller mieux ?

Des questions ? Un projet ?

Contactez-moi